Vivre en situation minoritaire
Combien de fois avons-nous entendu que le français,
c’est pour les Québécois? Le Français représente Québec et le Québec, c’est une
affaire Français. Cette affirmation peut sembler inexplicablement juste pour la majorité des gens, n’est-ce
pas? Par contre, les termes comme les Franco-Albertains, les Franco-Ontariens
ou bien les Franco-Manitobains existent bel et bien et sont couramment
utilisés. Qu’avons-nous fait de ceux-ci? Pourquoi les avons-nous mis de côté?
La réponse à
ces questions est simple : les francophones vivant à l’extérieur du Québec se retrouvent en
situation minoritaire. Puisqu’ils représentent une mince proportion par rapport
à la population canadienne,
la population anglophone emporte la voix.
Cette situation devient critique quand on perçoit que « 57% des francophones ne
connaissent pas des organismes, des réseaux ou bien des associations où les
activités se déroulent en français dans leur municipalité ». Ceci est un
exemple concret de l’impact de la minorité francophone.
Population francophone en croissance
La population francophone canadienne à l’extérieur du
Québec a connu une croissance considérable en raison de l’immigration et
l’émigration interprovinciale. L’Alberta, qui faisant partie des trois
provinces où le taux d’accroissement de
la population francophone est plus dominant, est, en effet, l’un des provinces
qui voit une progression rapide des populations francophones aux cours de dernières
années et des années à
venir.
Selon les
données de l’an 2011, 65 995 Albertains ont le
français comme leur langue maternelle et plus de 204 000 personnes
parlent le français.
Barrière linguistique : une difficulté d’accès au
service de santé en français
Vivre
en situation minoritaire langagière et de population se traduit très souvent par une
accessibilité difficile et limitée aux services communautaires.
Les
études ont effectivement démontré que la communication entre le médecin et le patient est cruciale
pour un bon service de santé. Bien que la traduction soit possible, il existe
toujours un écart entre ce qu’il a été dit et ce qui a été traduit. L’usage
d’une même langue connue par le médecin et par le patient contribue en effet au
bien-être et a la satisfaction personnelle. Ce sentiment d’anxiété qu’éprouver
par les francophones se voient, lui-aussi, baissé.
http://ustboniface.ca/medouest/document.doc?id=508
Sache que les services de santé sont très nombreux,
très disponibles et souvent très complets au sein de la communauté, le problème
se pose quant èa l’usage de ces
services. Bien que ces services sont en grande majorité en anglais, les francophones
n’y recours pas nécessairement.
Parallèlement, l’entrevue avec Candace Rogers
Haughain, chef d’équipe de la vie étudiante au Campus St. Jean a rapporté que
comme leurs services de santés sont très accessibles et largement publicisé èa travers le Campus, leurs
étudiants n’en bénéficient que peu. Ce
contexte dresse bien le portrait de la réalité sociale que vivre non seulement
les étudiants universitaires francophones, mais aussi tous les autres
francophones a l’Alberta.
« Dans le cas de la santé mentale,
la langue est le véhicule thérapeutique. C'est par le langage qu'on guérit,
qu'on est confronté à ses peurs, qu'on est encouragé, qu'on est accueilli, et
qu'on est encadré par notre thérapeute. »— Sandra St-Laurent,
directrice, Partenariat communauté en santé
Le
manque de maîtrise de la langue anglaise limite grandement l’accès aux services
de santé de qualité. Les voici quelqu’unes :
•
Diminuent le recours à des services de santé préventifs;
•
Prolongent la durée des consultations;
• Augmentent la probabilité de recourir à des
tests diagnostiques;
•
Augmentent la probabilité d’erreur dans les diagnostics et les traitements.
•
incompréhension du diagnostic ou traitement;
•
manque de suivi dans les traitements;
• insatisfaction aussi bien chez les
professionnels de la santé que les patients; • augmentation des coûts.
Une population isolée
Le problème de langue limite l’accès aux services de
santé ainsi qu’au l’engagement social. Tel que mentionnée dans l’entrevue avec
Canndace Rogers Haughain, chef d’équipe de la vie étudiante au Campus St. Jean,
les élèves de leur Campus mènent une vie étudiante comme tout autre étudiant
universitaire et ne semblent pas être désavantagé comparé aux élèves dans des
Université anglophones. Leurs élèves sont très rapprochés les uns des autres et
forment une petite communauté. Toutefois, la barrière langagière survient quand
ces élèves se retrouvent hors du Campus. Ils éprouvent de grande difficulté à
s’intégrer dans la grande communauté anglophone. Ceci s’explique par le fait
que la majorité des étudiants au Campus St. Jean viennent du Congo, du Ruanda, du
Morocco et de la China et ont une connaissance très restreinte de l’anglais.
D’ailleurs, lorsqu’il est question de l’engagement
social au sein de la communauté, il n’y a pas plus que 46% des francophones qui
participent dans les activités déroulant uniquement et majoritairement en anglais.